Téteghem et Napoléon III (1867)


Le 6 juin 1867, Antoni Berezowski, patriote polonais voulant venger son pays de l'occupation russe, tire -sans l'atteindre- sur le tsar Alexandre II, revenant en calèche avec Napoléon III d'une inspection militaire.



Attentat de Berezowski


Le souverain était en visite pour l'Exposition universelle (1), la deuxième à se tenir à Paris (2), dans une capitale que transforment et embellissent les travaux du baron Haussmann : « Paris change ! (...) palais neufs, échafaudages, blocs ... ». (3)

Apprenant l'événement, la commune de Téteghem exprime son attachement à l'Empereur dans une missive brève et chaleureuse, dont le double, ci-après retranscrit, est conservé dans les registres des délibérations du Conseil municipal.

Gérald Mennesson


 

 


À Sa majesté Napoléon III, Empereur des Français,

Les maire et conseillers municipaux de la commune de Téteghem au nom de la population,

Sire,

L'attentat du 6 juin a causé une douloureuse émotion dans toutes les parties de votre vaste et populeux empire (4).

Nous exécrons cette main criminelle, étrangère, qui a osé s'armer contre l'auguste souverain dont la visite honore la France.

La Providence a pénétré ce coupable dessein ; elle a veillé sur ces précieuses existences ! Nos cœurs reconnaissants s'élèvent vers le Ciel, et s'unissent pour lui offrir avec effusion de vives et sincères actions de grâces.

Sire, de votre Majesté, les dévoués et sincères sujets.




(1) Du 1er avril au 3 novembre 1867.

(2) Après celle de 1855.

(3) Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857.

(4) La France compte alors 38 067 000 habitants (recensement de 1866) et a étendu son domaine colonial en s'implantant au Sénégal, en Cochinchine, au Cambodge, en Nouvelle-Calédonie, à Madagascar.