L'Usine du Chapeau Rouge (1863-1933)


C'est l'une des grandes fabriques à s'être établies au XIXe siècle à Téteghem, et son nom reste attaché à l'histoire de la commune : les filatures et tissages mécaniques du Chapeau Rouge.


collection : G. Mennesson

L'entreprise est fondée en 1863 par l'armateur dunkerquois de pêche à Islande Jean-Louis Cuenin.

Dotée de 7 systèmes 2 500 broches à filer et de 96 métiers à tisser, elle produit des fils de jute cardés simples et fils retors ou assemblés, des toiles de jute pour sacs et emballages en chaîne simple ou double ou croisée, des sacs pour tous usages ; la moitié environ pour l'exportation(1).


Son succès est rapide, et la qualité de ses productions lui vaut de recevoir une médaille de bronze à l' Exposition universelle de 1867. (2)



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En 1878, la fabrique emploie près de 500 personnes (3), et 350 en 1933, l'année de sa fermeture

On connaît au moins deux grèves dans l'usine.

Le 17 septembre 1901, 130 tisseuses « constatant que travaillant sur de vieux métiers, elles n'arrivaient pas à gagner autant que leurs collègues des autres établissements similaires » (4) cessent le travail. Après s'être adressées au juge de paix du canton est de Dunkerque, elles obtiendront d'être payées au tarif des filateurs et tisseurs dunkerquois, que ceux-ci avaient également obtenu à la suite d'une grève.

En mai 1905, 107 ouvriers interrompent le travail par solidarité pour le contremaître qui, en désaccord avec le directeur, a démissionné : ils réclament la réintégration de l'un et le renvoi de l'autre. Du 13 au 16 mai, la presse régionale rapporte l'affaire ; laquelle, portée elle aussi devant la justice de paix, se terminera par le renoncement des grévistes à leur double revendication (5).

En 1933, après sa demande en liquidation judiciaire (6), l'Usine du Chapeau Rouge fermera ses portes, victime de la grave crise de l'industrie textile du début des années 30.

Gérald Mennesson

 

1 - Source Gallica, Catalogue officiel manuel de la marine et du commerce maritime, 1868.

2 - Du 1er avril au 3 novembre.

Aussi appelée Exposition universelle d'art et d'industrie, c'est la deuxième à se tenir à Paris après celle de 1855.

3 - Source : Jean DENISE, La Belle Époque à Dunkerque, Tome 3, 1988, p.26.

4 - Source Gallica, Statistiques des grèves et des recours à la conciliation et à l'arbitrage survenus en France, 17-21 septembre 1901.

5 - Source Gallica, Le Grand écho du Nord de la France.

6 - Source Gallica, Le Grand écho du Nord de la France, 28 et 29 mars 1933.