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Des arbres à abattre (1785)
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Le requérant :

« À Messieurs les bourgmestre (1), échevins (2) et ceurheers (3) de la ville et châtellenie de Bergues Saint-Winoc, supplie humblement le sieur Nicolas Leims (4), hoofman et marguillier (5) de la paroisse et église de Téteghem, disant qu'il se trouve encore existant au cimetière dudit Téteghem quelques vieux arbres tous rabougris qui, loin de profiter pour leur accroissement, ne font au contraire qu'empêcher la venue des jeunes arbres qui y sont plantés depuis environ dix ans, de sorte que si ce jeune planti n'est promptement débarrassé de ces vieux et mauvais arbres, ce sera inutilement qu'on aura fait la dépense de planter. À ces causes le suppliant en ladite qualité de marguillier se trouve obligé d'avoir son recours vers votre autorité.

Messieurs, afin qu'il vous plaise ce que dessus considéré autoriser le suppliant à vendre les susdits arbres pour le produit de ceux être versé et employé avec les autres fonds de la fabrique ainsi qu'il appartiendra. Quoi faisant. » Signé N. Leims

 

Le collège :

«Avant de statuer, qu'il soit joint un certificat que les arbres dont s'agit ne profitent plus. Fait au collège le 17 janvier 1785. »

 

Le certifiant :

«Le soussigné, élagueur et planteur de sa profession, après avoir examiné les arbres existant sur le cimetière de Téteghem, déclare avoir reconnu que ceux de l'ancien planti sont d'une mauvaise espèce de bois profitant peu ou point ; et nuisent à la croisson du nouveau planti qui est de bonne espèce et de belle veine, et ne saurait absolument croître si l'ancien n'est abattu. En foi de quoi il a signé le présent pour servir et valoir que de raison. Fait le 27 janvier 1785. » Signé Jan Baptiste van Herselle

 

Le collège :

«Vu le certificat ci-dessus que le tout soit communiqué aux décimateurs (6) comme intéressé pour leur avis dû. Fait au collège le 27 janvier 1785 et statué. »

 

L'abbaye Saint-Winoc :

«Vu le certificat qui précède et étant d'ailleurs instruit de la situation et qualité des arbres y mentionnées, nous croyons que la vente pourra en être faite utilement, à charge et condition de par le marguillier faire apparoir du produit en son prochain compte pour être les deniers en provenant employés au profit de ladite église, et partant nous accordons ce qui est requis pour autant que cela nous regarde. Bergues, le 9 février 1785. » Signé B. Vanderdeghe, abbé de Saint-Winoc


L'évêché d'Ypres :

«Nous, économes établis par le chapitre de la cathédrale d'Ypres pour l'administration des biens de la mense (7) épiscopale, adhérons à l'avis de Monsieur l'abbé de Saint-Winoc ci-dessus. Ypres, le 21 février 1785. »

 

Le collège :

«Soit le tout communiqué à l'officier public pour sur les conclusions dûment statué comme de raison. Fait au collège le 24 février 1785. »

 

L' officier public :

«Vu les présentes, requête avec les apostilles, certificat et prescriptions en marge d'icelles, tout considéré, je n'empêche pour le Roi que la vente d'arbres dont est question se fasse. Bergues, le 25 février 1785. » Signé Desannois

 

Le collège :

«Vu les conclusions et prescriptions des décimateurs, la loi a permis la vente dont s'agit. Autorise en conséquence le suppliant à les vendre à la haulche (8) et lui ordonne d'en bonifier le produit en son premier compte à rendre, et d'en faire enregistrer la présente au greffe. Fait au collège le 25 février 1785. » (9)

 

Gérald Mennesson

 

1- Premier magistrat.

2- Adjoints du bourgmestre.

3- Membres d'un collège urbain.

4- Le dernier hoofman de Téteghem avant la Révolution.

5- Membre du conseil de fabrique de la paroisse.

Le conseil de fabrique est l'assemblée gérant les biens paroissiaux.

6- Bénéficiaires de la dîme.

7- Revenu ecclésiastique.

8- Aux enchères.

9- Archives municipales de Bergues, Série G, cote GG 216.