La milice provinciale
La milice provinciale
Tirage au sort de miliciens en 1708 (dessin, Internet)
La formation de milices provinciales –des civils mobilisés en appui des troupes régulières- est contemporaine du règne de Louis XIV aux hostilités incessantes.
Le 29 novembre 1688, une ordonnance royale recrute 25 050 hommes âgés de 20 à 40 ans répartis en trente régiments de quinze à trente compagnies chacun (1). Cette première levée massive, décidée au début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (2), en annonce d'autres pendant la guerre de Succession d'Espagne (3).
Une ordonnance de Louis XV, le 25 février 1726, rend la mobilisation permanente. Et de nombreuses recrues serviront lors des guerres de Succession de Pologne (4), de Succession d'Autriche (5), de Sept Ans (6).
Soldats de l'Empereur
Soldats de l'Empereur
Tu marchais... tout obstacle était ton ennemi.
Alphonse de Lamartine
« Bonaparte », Nouvelles méditations poétiques
Revue de la Garde à la bataille d'Iéna (Horace Vernet, musée de Versailles)
Le 27 octobre 2023, Régis Jonckheere, membre de l'association, a tenu une conférence sur « les soldats de l'an II et de l'Empire originaires de Téteghem et Coudekerque-Village ».
Il a recensé 42 conscrits, dont 29 Téteghémois et 13 Coudekerquois (1).
Gardes villageoises contre les errants
Gardes villageoises contre les errants
Le Mendiant (Jacques Callot)
Leurs jambes pour toutes montures,
Pour tous biens l'or de leurs regards,
Par le chemin des aventures
Ils vont haillonneux et hagards.
Paul Verlaine
Grotesques (Poèmes saturniens)
L'Ancien Régime a sévèrement réprimé mendiants et vagabonds qu'il enferme et condamne.
Une déclaration royale de 1724 (1) prévoit l'internement dans les hôpitaux généraux des mendiants invalides et l'envoi aux galères des mendiants valides à leur troisième arrestation ; ils sont marqués au fer rouge (lettre M) à la deuxième.
Une déclaration royale de 1764 (2) punit les vagabonds et gens sans aveu de trois ans de galères dès la première arrestation, neuf ans à la récidive, et à perpétuité ensuite ; les femmes prises en délit de vagabondage encourent pareilles sanctions, mais au lieu des galères seront détenues dans des maisons de force (3).
Les mendiants et vagabonds sont des marginaux. Des gueux et chemineaux misérables, les mêmes qu'on retrouvera au siècle suivant dans les poèmes de Richepin (4) ou de Couté (5). Ils font peur et dérangent l'ordre social. On craint les larcins de cette pauvreté itinérante. En Flandres, par exemple, près d'un vagabond sur deux s'adonne au vol - après 1724, dans 91 % des cas, le coupable de vol simple sera puni du fouet (6).
C'est pour lutter contre cette population mobile dangereuse, et dans le cadre d'une législation répressive, que l'intendant des Flandres et d'Artois, Charles de Rohan, prince de Soubise, ordonnera le 18 juillet 1764 la formation, dans les campagnes de son ressort, de gardes pour arrêter les mendiants, les vagabonds et aussi les déserteurs. Une très ancienne déclaration royale de 1639 prévoyait déjà l'arrestation de « mendiants valides, vagabonds et gens sans aveu, et tous les soldats de cavalerie et infanterie qui auront quitté nos troupes sans congé » (7). Massive et fréquente, la « désertion était la plaie de l'armée et atteignait couramment le cinquième des effectifs » (8).
Nous retranscrivons ici l'intégralité de l'ordre, extrait des archives municipales de Bergues (9).
Téteghem, personnage de roman
2024-09-18
Téteghem, personnage de roman
Couverture "Le chevalier Arc-en-Ciel"
Que Téteghem soit le nom d'un personnage fictif, on l'ignorait avant que Guy découvre un certain Cornélius Téteghem dans un roman de cape et d'épée : le chevalier Arc-en-Ciel.
Le récit est paru en feuilleton (1) dans Le Petit Journal en 1922, avant d'être édité par Tallandier l'année suivante.