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Janvier 1937 : la mort de Léon Baës


Le 6 janvier 1937, un événement tragique atterre la commune de Téteghem : la mort subite, à l'âge de 39 ans, de son premier magistrat, Léon Baës, « après une maladie de quelques jours » .(1)



Maire depuis sept ans (élu en 1929 puis réélu en 1936), le défunt était estimé de ses concitoyens, dont il était proche.


 

 

Pour « rendre moins pénible le sort de l'ouvrier » (2), il avait pendant la grave crise économique et sociale des années 1930, institué une caisse de chômage (1932) et décidé de grands travaux dans la commune pour occuper la population désœuvrée : décapage d'accotements, curage des fossés, réfection de routes et chemins (1935).

« Ami des humbles et des travailleurs (…), c'était aussi un grand ami des écoles.» (3) Il initie notamment les cantines scolaires, dont profitent « les enfants des hameaux éloignés » (4).

Téteghem -un village encore- lui doit son électrification (1932), la reconstruction de deux ponts sur le canal des Moëres (Pont à Charrettes, route d'Uxem et Pont à Cochons, rue des Pierres) ainsi que la création de l'amicale des Anciens Combattants de Téteghem, et d'un Arbre de Noël municipal pour rassembler et divertir les habitants, « riches et pauvres » (5).

L'édile était marié et père d'un garçon.

Revenu du premier conflit mondial avec la Croix de guerre, il était lieutenant de réserve et allait peu avant sa mort être promu au grade de capitaine. Il avait fondé une société de préparation militaire et reçu à ce titre la médaille d'éducation physique.

C'était le fils d'Auguste Baës, maire de Téteghem de 1919 à 1925, et le frère d’Émile, futur maire de la commune lui-aussi (1965-1977) ; le goût de l'engagement public était prononcé dans la famille.

Le 11 janvier, dans la salle d'honneur de la Mairie transformée « en une magnifique chapelle ardente » (6), une foule défile devant la bière de Léon Baës, recouverte d'un drapeau tricolore, de l'écharpe majorale et d'un coussin où sont épinglées les deux décorations du défunt ; « de chaque côté du cercueil, des conseillers municipaux montent la garde » (7).

Le lendemain ont lieu les obsèques. « Le village (est) en deuil. Toutes les maisons arbor(ent) des drapeaux tricolores cravatés de crêpe. » (8). Ce sont d'imposantes funérailles : « Le corbillard disparaît sous les couronnes offertes par la Société des Anciens Combattants, le Syndicat agricole, les employés municipaux, les enfants des Écoles, le personnel des Écoles, les officiers de réserve ... » (9).. Elles réunissent « toute la population de Téteghem et de la région voisinante (...) : ouvriers agricoles accompagnés de leurs femmes, de leurs enfants ; délégations diverses, agriculteurs, maires, adjoints des diverses communes » (10). Un nombre considérable de notabilités, d'élus, « tous les représentants de la région flamande » (11) suivent le service funèbre. Parmi les officiels, il y a Albert Mahieu, sénateur du Nord, ancien ministre de l'Intérieur. C'est lui qui prononcera le dernier discours à l'inhumation du corps au cimetière de Rosendaël.

Gérald Mennesson

 

1 - Le Nord Maritime daté du 13 janvier 1937, Centre de la mémoire urbaine d'agglomération,

Archives de Dunkerque, PER 10.

2 - Compte rendu de l'administration municipale de 1929 à 1935, source fonds ATH.

3 - Le Nord Maritime daté du 13 janvier 1937, op. cit. Discours de Romain POUBLANC, 1er adjoint.

4 - Compte rendu de l'administration municipale, op.cit.

5 - Ibidem.

6 - Le Nord Maritime du 11 janvier 1937.

7 - Ibidem

8 - Le Nord Maritime daté du 13 janvier 1937, op.cit.

9 - Ibidem.

10 - Ibidem.

11 - Ibidem.