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Pommes de discorde

 


Vue de l'abbaye St Winoc (dessin de 1635, Internet)

 

On savait les décimateurs (1) voraces, les cahiers de doléances sont là pour l'attester. Ils pèsent sur une paysannerie déjà écrasée par les charges.

 

La relation ci-dessous montre une abbaye St Winoc tentant vainement d'accroître sa dîme. Les faits se sont produits peu avant la fin de la guerre de Succession d'Autriche (2).

 


 

 

 

« 13 octobre 1748. À propos d'un conflit fiscal entre les communes de Téteghem, Dunkerque et l'abbé de l'abbaye de Bergues qui émet l'intention comme décimateur de ces communes de prélever un droit sur les pommes de terre. Le Magistrat (3) de Dunkerque, intervenant aussitôt, publie un mémoire d'où il résulte que la pomme de terre a été introduite sur le territoire de Dunkerque en 1659 sous la domination anglaise (4) et que jusqu'à ce jour cette culture a toujours été indemne de toute taxe ou dîme dans toute la Flandre, que par conséquent, comme est interdite en France toute nouvelle imposition sur les cultures, il n'a aucun droit de créer ce précédent.

L' évêque d'Ypres, que l'abbé de Bergues a mêlé à cette affaire comme ayant droit au tiers de la dîme, intervient et reconnaît avec le bien-fondé de la réclamation des Dunkerquois l'erreur du prélat berguois. Et les pommes de terre sont sauvées de la fâcheuse imposition. » (5)

Gérald Mennesson

 

 

1- Ecclésiastiques bénéficiaires de la dîme.

2- Traité d'Aix-la-Chapelle le 18 octobre 1748. Sans gain pour la France.

3- Corps municipal.

4- De 1658 à 1662.

5- Nord-Éclair, Éphémérides dunkerquoises, 9 mai 1951.