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Évacuation de Téteghem en 1944



Été 1944. Le 6 juin, les Alliés débarquent en Normandie ; le 15 août, en Provence. Le 19 août, Paris se soulève. C'est le début de la reconquête. La France regagne son territoire, refoulant partout l'ennemi. Celui-ci cependant se terre à Dunkerque qui sera la dernière ville française à être libérée, le 9 mai 1945.

Cet îlot de résistance allemande farouche et désespérée, sous la férule de l'obstiné amiral Frisius, forme avec le port et ses environs, dont des terres inondées par l'ouverture des écluses, la poche de Dunkerque. En septembre 1944, une trêve permet d'en évacuer les civils.

Voici le récit qu'ont fait de leur départ forcé de Téteghem, le 4 octobre, la mère et la sœur d'André Derley alors prisonnier en Allemagne (cf. blog, rubrique « dans le rétro », article Courrier de captivité 1941-1945).


 

 

«A notre tour, nous avons du évacuer. La vie n'était plus possible à Téteghem, on était bombarder de tout les cotés, l'ouvrier qui allait chercher notre charbon à eu un pied enlevé, aussi on était bien heureux quand on a su qu'il y avait une trêve.

Nous sommes parti avec la Croix-Rouge.

On nous a conduit en auto au Grand-Millebrugge pour passer les lignes. De là les Anglais nous on conduit en camion au centre d'accueil d'Esquelbecq.

Le lendemain matin, on nous a dirigé sur Lille avec le train, mais arrivé là c'était complet.

Le train a stationné une heure et demi à Lille, puis nous sommes parti pour Orchies ou nous sommes descendu, un autobus est venu nous chercher et nous a conduit à Landas à cinq kilomètre d'Orchies nous logé chez l'habitant.

Nous avons une petite chambre avec une cuisinière et nous faisons notre cuisine nous-même, mais il ni à pas beaucoup de ravitaillement, c'est surtout le beurre qui manque. » (source : don de la famille Derley à l'association).

D'autres Téteghémois, qu'elles connaissent, se réfugient à Bailleul, Boeschepe, Esquelbecq, Hondeghem, Killem, Neuf-Berquin, Rexpoëde, ou encore Quaëdypre et Vieux-Berquin.

Tous rentreront après la reddition de Frisius.

Gérald Mennesson