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Table des pauvres de Téteghem

 

La pauvreté, c'est une hantise et une menace.

(…) Le malheur n'est jamais loin.

Georges Hyvernaud

La peau et les os


Image de la misère (gravure de Jacques Lagniet, Paris, 1663)


Typiques du Nord de la France, et datant du Moyen Âge, les tables des pauvres (ou pauvretés) sont des institutions de secours aux indigents. Elles précèdent les bureaux de bienfaisance que fonde le Directoire le 7 frimaire an V (27 novembre 1796 - dix jours après la bataille d'Arcole).

Les tables sont administrées par des pauvrisseurs (dischmeesters en flamand), et leurs recettes pour beaucoup proviennent de rentes et de la location de terres et bâtis.



 



Les archives municipales de Bergues conservent un état des biens de la pauvreté de Téteghem vers 1780. (1). C'est à ce jour la seule information que nous avons trouvée sur cet ancien établissement d'assistance du village.

La table des pauvres de Téteghem possédait 43 mesures, 49 lignes, 2 191 verges de terre (2), soit quelque 29 hectares dont 80 % en labours, le reste étant des pâtures et prés de fauche ; ainsi que quatre maisons et une demi-maison.

On ne connaît pas les revenus de ce patrimoine ; on sait seulement qu'en Flandre wallonne, au milieu du XVIIIe siècle, un hectare de terre rapportait annuellement 27,48 florins (3).


Gérald Mennesson

 

(1)- Cote GG75.

(2)- Une mesure = 44 ares ; une ligne = 14 ares 66 ; une verge = 14 centiares 67.

(3)- Cf. Sylvain VIGNERON, La pierre et la terre. Le marché foncier et immobilier dans les dynamiques sociales du Nord de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Presses universitaires du Septentrion, 2007, chapitre IV.